Les actualités sur l’ACA et la TROCL

 

 Ici vous découvrirez les actualités touchant les organismes communautaires autonomes.

Et si les 200 organismes communautaires autonomes lanaudois fermaient leurs portes ?

par | 25 Oct 2021 | Actualités, Communiqués

Conférence de presse 25 octobre 2021
Logo Engagez-vous pour le communautaire

Saint-Esprit, le 25 octobre 2021 — Dans le cadre d’une journée provinciale d’actions de la campagne de mobilisation Engagez-vous pour le communautaire, la TROCL a tenu une conférence de presse virtuelle à laquelle se sont joints plus de 160 artisans, artisanes représentant 82 organismes et plusieurs partenaires du mouvement d’action communautaire autonome lanaudois. Cet événement s’inscrit dans la lignée de la journée nationale d’actions sous le thème Coup de sifflet pour la CAQ. En effet, à l’aube du dépôt d’un mini-budget provincial, le mouvement d’action communautaire autonome demande au gouvernement provincial de respecter ses engagements envers le milieu communautaire. Comme le souligne Pierre Lafontaine, président de la TROCL, le gouvernement reconnaît, remercie et louange le travail quotidien des organismes communautaires autonomes (OCA), il est maintenant temps qu’il passe aux actes et qu’un financement à la mission suffisant soit alloué aux 4000 OCA québécois, dont 200 dans Lanaudière. La tangente actuelle semble favoriser un financement par secteur d’intervention, bien que cela puisse améliorer le quotidien de certains organismes, la réalité est que pendant ce temps d’autres organismes, avec tout autant de besoins, s’appauvrissent et peinent à réaliser leur mission. De plus, au-delà du financement, la question de l’adoption du nouveau plan d’action gouvernemental en action communautaire, le dernier datant de 2004, est réclamée. Étant dû au printemps 2021, nous sommes toujours en attente de son adoption.

Les organismes communautaires autonomes, des acteurs qui transforment nos communautés un pas à la fois !

Saviez-vous que dans Lanaudière se sont près de 100 000 personnes qui sont rejointes par l’un ou l’autre des
200 organismes communautaires autonomes? Au quotidien, ce sont des centaines de citoyen.nes qui franchissent les portes des organismes et qui participent à la vie de ceux-ci. Comme le dit Isabelle Bazinet, intervenante communautaire pour le centre de femmes Avec des Elles : « le centre Avec des Elles est engagé dans la communauté de Brandon.  Nous croyons pouvoir dire, sans fausse modestie, que nous sommes des femmes mobilisatrices.  Nous mettons de l’énergie à stimuler la participation des femmes, mais aussi des autres organismes du territoire pour faire un changement réel dans la qualité de vie des gens qui y habitent. » Les organismes communautaires autonomes sont en effet reconnus pour être des agents de transformation sociale qui reflètent les besoins des communautés qui les ont fait naître. Ils reçoivent chaque personne comme un humain à part entière, avec ses forces, ses défis et ses capacités. Solange Tougas, coordonnatrice au Groupe Déclic, un organisme en alphabétisation populaire, exprime bien comment cette réalité s’actualise au quotidien : « toutes les formations que nous offrons amènent les personnes à croire en elles, à cheminer, de diverses façons, pour agir sur leur quotidien. Petit à petit, elles prennent conscience de leur pouvoir et de leurs forces et deviennent un acteur de changement pour elles et leur entourage.

Et si demain les organismes, faute de financement adéquat, fermaient leurs portes ?

Les retombées des actions des organismes sont indéniables et reconnues de tous. Toutefois, sous ces milliers d’activités, de formations, de concertations se cachent une réalité marquée par ces craintes, des doutes et de la fatigue. Bien que le sous-financement persiste depuis toujours, les derniers 18 mois sous le signe de la pandémie teste les limites des organismes communautaires autonomes. Comme en témoigne Julie Tétreault du Groupe d’Entraide en Toute Amitié de Berthierville : « à chaque jour, nous devons faire preuve de créativité afin de pouvoir répondre à tous les besoins. La charge de travail pour nos employé.es est tout simplement impossible à réaliser. L’équipe est à bout de souffle, mais continue malgré tout. La question est jusqu’à quand ? ». Concrètement que voudrait dire la fermeture du Groupe d’Entraide en Toute Amitié pour sa communauté :

Il s’agit ici de la réalité pour un seul organisme communautaire autonome. Imaginez maintenant les impacts pour
200 organismes. Le sous-financement chronique des organismes oblige ceux-ci à passer des heures à chercher des sources de financement alternatives, à tenter de développer des projets « novateurs » alors qu’ils n’arrivent pas, au quotidien, à répondre aux demandes.

Il est également important de rappeler que notre système de santé n’arrive plus actuellement à répondre aux besoins de sa population. Les citoyens et les citoyennes se tournent souvent vers les organismes communautaires autonomes parce qu’ils cherchent une réponse alternative à ce qu’ils peuvent trouver dans le réseau public, mais, de plus en plus ils se retournent vers les organismes parce que le réseau ne peut plus leur répondre. Comme l’explique Jean-François Doucet, directeur de l’organisme Centre de ressources pour hommes du sud de Lanaudière : « si demain matin il y avait coupure dans les activités et les services dans nos organismes, cela aurait comme effet de surcharger encore plus le système public déjà éprouvé pour les demandes grandissantes de soutien au niveau psychosocial. Concrètement, quand un homme demande de l’aide, il veut une réponse rapidement. Les ressources publiques actuelles sont souvent mal adaptées et suggèrent trop souvent des rendez-vous dans des semaines, voire des mois !  Le communautaire peut répondre adéquatement et de façon humaine ET RAPIDE à ce genre de besoin. Une fermeture de nos activités et des services communautaires en santé bien-être des hommes serait socialement catastrophique. Il ne faut pas attendre les drames avant d’agir, mais bien agir en prévention et en amont avec nos gars. »

Les organismes communautaires autonomes : une richesse collective à préserver !

Les organismes communautaires autonomes font la différence au quotidien pour des milliers de Lanaudoises et de Lanaudois. Pour réaliser leur mission et avoir un impact positif dans les communautés, le gouvernement doit réaliser se promesse d’offrir un meilleur soutien, une plus grande reconnaissance et une simplification des procédures administratives pour l’obtention de financement. Comme le mentionne Hugo Valiquette, directeur de la TROCL, le gouvernement peut corriger la situation maintenant en :

Le gouvernement doit d’engager dès l’énoncé économique de novembre pour que les organismes ne ferment par leurs portes.

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À propos de la TROCL

La TROCL regroupe 195 organismes communautaires autonomes de la région. Tous ont un objectif commun, celui d’améliorer la qualité de vie des Lanaudoises et Lanaudois. Consultez notre site Web au trocl.org ou sur notre page Facebook au Facebook.com/TROCL pour en savoir plus. Les OCA ont été créés par la population pour répondre aux besoins exprimés par celle-ci. De par leur fonctionnement démocratique, leur enracinement dans leur communauté et leurs approches humaines et globales, ils sont un élément clé du maintien du tissu social et participent au mieux-être de la collectivité.

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